L’ECONOMIE L’introduction de L’Euro
Les Pays-Bas: le portail vers
l’ Europe
Bien que les Pays-Bas soient un petit pays, leur
économie occupe une place importante et solide dans le monde. En effet, les Pays-Bas sont
le sixième exportateur mondial (le troisième pour les produits agricoles) et le sixième
investisseur mondial. Le produit intérieur brut (PIB) occupe la quatorzième place. La
population active compte 6,8 millions d’hommes et de femmes, dont plus de 64 %
travaillent dans le secteur des services, le reste se partageant entre l’industrie, l’agriculture
et l’administration. Le PIB par tête d’habitant est de 22 570 euros. Le taux de
chômage est d’environ 5 %.
Le système économique néerlandais est connu sous le
nom de « modèle hollandais » ou économie de consensus. La stabilité économique est
maintenue grâce à des contacts intensifs entre les syndicats, le patronat et les
pouvoirs publics, dans le cadre d’une concertation permanente au sein d’un
organe spécialement créé à cet effet. Les pouvoirs publics s’efforcent de
recourir le moins possible à la contrainte.
Les Pays-Bas sont une importante plateforme pour les
entreprises opérant au niveau mondial. Ils disposent d’une infrastructure de pointe
pour le transport tant des marchandises et des personnes que des données électroniques :
le port de Rotterdam, l’aéroport de Schiphol et le « GigaPort » (une liaison
Internet directe avec les États-Unis). La balance commerciale des Pays-Bas est
traditionnellement excédentaire : plus de la moitié du PIB est générée par le
commerce international. C’est pourquoi les Pays-Bas comptent de nombreuses
entreprises multinationales. C’est pour cela aussi que beaucoup d’entreprises
étrangères se sont installées aux Pays-Bas, attirées par la situation géographique
centrale du pays, la flexibilité du temps de travail et le haut niveau de formation du
personnel, souvent polyglotte.
Le secteur des services
Ces vingt dernières années, le secteur des services est
devenu le plus grand secteur économique des Pays-Bas. Et l’exportation de services
commerciaux y a augmenté, ces dix dernières années, plus fortement que l’exportation
de biens. Dans le secteur des services, c’est le commerce qui vient en tête, suivi
par les transports et les communications, le bâtiment, les services aux entreprises, les
banques et les assurances. La plupart des entreprises actives dans ce secteur commercial
opèrent sur le marché national, les activités internationales se concentrant dans le
secteur des transports, des bureaux d’études techniques et des sociétés
commerciales. Afin de soutenir les activités des entreprises à l’étranger, les
banques néerlandaises (ABN Amro et ING sont les principales) disposent d’un réseau
mondial d’agences, qui offrent aussi leurs services à un grand nombre d’entreprises
et d’organismes publics étrangers.
Les trois premières entreprises commerciales
internationales sont Ahold, SHV Holdings et Hagemeyer. Ajoutons que le commerce constitue
une large part des activités d’entreprises industrielles telles que Unilever,
Philips, Akzo Nobel et Shell. Le secteur des transports est concentré autour de l’aéroport
de Schiphol et du port de Rotterdam. Les principales entreprises actives dans ce domaine
sont la KLM, Nedlloyd, Frans Maas et Smit International, qui sont mondialement connues.
Les entreprises de dragage Boskalis, HAM et Ballast Nedam sont plus actives à l’étranger
qu’aux Pays-Bas. Dans le domaine des télécommunications et de la transmission
internationale de données, KPN Nederland opère sur les marchés étrangers dans le cadre
de nombreuses structures de coopération internationales.
L’industrie néerlandaise se caractérise par son
ouverture sur l’étranger, non seulement pour ce qui est des débouchés, mais aussi
de l’implantation des lieux de production et de la coopération avec les entreprises
étrangères. Les principaux secteurs sont l’industrie chimique, l’industrie de
la transformation des produits alimentaires et l’industrie métallurgique. L’industrie
graphique et l’industrie électrotechnique sont aussi bien développées. La
production a été fortement automatisée ces dix dernières années au sein des
différentes branches, ce qui permet aux entreprises néerlandaises d’être
concurrentielles au niveau mondial, non seulement à partir des Pays-Bas, mais aussi à
partir des sites de production à l’étranger.
Les Pays-Bas sont le siège des plus grands groupes
chimiques du monde. L’industrie métallurgique, quant à elle, s’est notamment
spécialisée dans la fabrication de machines. Grâce à une utilisation généralisée de
la commande électronique, elle a acquis une position de leader mondial en matière de
machines pour la transformation des produits alimentaires, de moyens de transport et d’installation
de systèmes automatisés dans l’industrie alimentaire et chimique. C’est aussi
la raison pour laquelle l’industrie électronique s’est largement développée.
Les principaux débouchés sont les marchés allemand, français, belge et anglais, où
les Pays-Bas se situent à la deuxième place des fournisseurs d’appareils de haute
technologie et de produits de consommation. L’Allemagne importe plus des Pays-Bas que
des États-Unis ou du Royaume-Uni.
Part des différents secteurs dans l’économie
néerlandaise :
Industrie |
17.9% |
Agriculture et pêche |
3.5% |
Extraction de minerais |
2.9% |
Commerce, restauration et
artisanat |
13.1% |
Transports et communications |
8.2% |
Pouvoirs publics, défense et
éducation |
12.2% |
Autres prestations de services |
42.3% |
Source : CBS (Office central de la statistique)
Comptes nationaux 1997.
L’exploitation de réserves considérables de gaz
naturel dans le nord du pays a fait des Pays-Bas le premier producteur de gaz naturel en
Europe occidentale. Sur terre comme sur la partie néerlandaise du plateau continental,
des entreprises de distribution d’énergie exploitent les gisements de pétrole et de
gaz naturel. Par ailleurs, une part importante du pétrole brut destiné au marché
européen transite par le port de Rotterdam, qui dispose à cet effet de gigantesques
installations de raffinage. Le pétrole brut et les produits pétroliers sont alors
directement acheminés par oléoducs vers les régions industrielles d’Allemagne et
de Belgique.
La présence des raffineries et de l’industrie
off-shore a fourni un important débouché à l’industrie pétrolière et du gaz.
Ainsi les Pays-Bas comptent-ils quatre grandes sociétés de construction métallique
capables de concevoir et de construire de toutes pièces des raffineries et des
installations off-shore, sans compter des dizaines d’entreprises spécialisées dans
la fabrication ou la construction d’appareils spécifiques. Certains instituts de
recherche disposent de maquettes leur permettant de simuler en laboratoire les conditions
d’exploitation off-shore.
La législation très stricte en matière d’environnement
que l’État néerlandais a imposée aux entreprises à la fin des années
quatre-vingts a donné une vigoureuse impulsion à la recherche sur de nouvelles
techniques d’épuration des eaux usées et des gaz d’échappement et sur le
recyclage des déchets industriels et ménagers. Les Pays-Bas sont, de façon générale,
l’un des pays où les processus de production sont les plus propres. Une quarantaine
d’entreprises spécialisées commercialisent des systèmes de production d’énergie
solaire, éolienne et à partir de la biomasse. À l’heure actuelle, plus de 2 % de l’énergie
consommée aux Pays-Bas provient de sources d’énergie renouvelable, mais ce
pourcentage est en constante augmentation et devrait atteindre les 10 % d’ici à
2020.
Les sciences et la technologie
Les Pays-Bas n’étant pas riches en ressources
naturelles, les Néerlandais s’emploient à améliorer et à exploiter le secteur des
connaissances. Les entreprises, universités et instituts de recherche, qui emploient plus
de 60 000 chercheurs consacrent chaque année 4,6 milliards d’euros à la recherche :
la moitié revient aux entreprises, l’autre moitié se répartissant également entre
les universités et les instituts de recherche. Leurs travaux correspondent à 7 % des
publications scientifiques et à 6 % des brevets déposés dans l’Union européenne.
Quelque 5 000 entreprises ont leur propre laboratoire de recherches, dans le but d’innover
produits et processus de production. Les principales sont les cinq grandes multinationales
: Philips, Shell, Akzo Nobel, DSM et Unilever.
Le ministère des Affaires économiques mène une
politique active dans le domaine de la technologie au moyen de subventions ouvertes à
toute entreprise établie aux Pays-Bas, quelle que soit sa nationalité. L’innovation
est encouragée dans les PME grâce à un réseau de 18 centres d’innovation, jouant
à la fois le rôle de consultant et celui d’intermédiaire entre PME et instituts de
recherche et les autres entreprises. Il existe à l’heure actuelle 12 projets pilotes
pour l’infrastructure des savoirs, dotés d’un budget de 212 millions d’euros
d’ici à 2002. Les entreprises, les instituts de recherche et les pouvoirs publics
unissent leurs forces au moyen de ces projets qui concernent, par exemple, le domaine de
la miniaturisation des matériaux, les deltas, les solutions aux problèmes de
circulation, les applications Internet (GigaPort), la biotechnologie et le renversement de
tendances |